Parole de Lionne – Entretien avec Anisa Selimaj

Capitaine de l’équipe féminine stadiste, co-leader de son groupe en 4e ligue, Anisa Selimaj nous parle de son parcours, de son lien avec le SLO et de sa vision du football féminin.

– Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Anisa Selimaj, j’ai 22 ans. Je suis à la HEP pour devenir enseignante.
– Si tu devais utiliser 3 adjectifs pour te décrire ?
Déterminée, de confiance et honnête.
– Quand et comment as-tu commencé le foot ?
Vers mes 10 ans. Avant, je faisais du tennis à bon niveau mais l’esprit d’équipe et l’ambiance du foot m’ont donné envie de me lancer dedans. J’ai aussi grandi dans une famille de footballeurs. Tout le monde faisait du foot, donc j’ai toujours baigné dans ce milieu-là.
– Quel est ton parcours dans le foot ?
J’ai commencé en junior D avec les garçons à Prilly. Sans me vanter, le gardien n’osait pas attraper mes frappes ! Alors je suis montée progressivement dans les catégories, pour finalement arriver avec les filles en 4e ligue. Après un match de Coupe Vaudoise, j’ai été approchée par le Lausanne-Sport. Je les ai rejoint et j’ai commencé avec la deuxième équipe. J’ai ensuite pu évoluer avec la première équipe jusqu’en 2e ligue inter, avant de rejoindre le SLO.
– Pourquoi avoir choisi le SLO ?
J’ai été approchée par quelques équipes lorsque j’étais au LS. Mais j’ai préféré me concentrer sur mes études et rester à un niveau 2e ligue inter et en dessous. J’avais entendu de bonnes choses sur le SLO, avec une équipe qui jouait bien et des bons coachs. J’avais aussi eu l’occasion de venir jouer quelques matchs ici et j’appréciais l’ambiance mais aussi les objectifs de l’équipe.
– Ton papa (ndlr. Imer Selimaj, responsable des féminines) est également impliqué au sein du club. Le SLO, c’est une affaire de famille ?
Exactement. J’ai aussi un petit frère et des cousins qui jouent ici !
– Comment décrirais-tu l’ambiance au SLO ?
Conviviale. On se connait assez bien entre joueurs, joueuses, entraîneurs… c’est un club très soudé.
– Et dans ton équipe ?
L’ambiance est super ! On a la chance d’avoir de super coachs, Maurizio Trancanelli et Milaim Hoxha, qui sont motivants et déterminés. Il faut vraiment souligner tout le travail qu’ils accomplissent ici, merci à eux ! Et entre joueuses, même avec la différence d’âge, on arrive toujours à bien s’entendre.
– Cette bonne entente, c’est un ingrédient de votre bon début de saison ?
Oui, c’est certain. C’est important d’être là mentalement sur le terrain, et ensuite on met bien sûr en pratique nos qualités.
– En tant que capitaine, quel bilan tirer de ce bon départ avec ton équipe ?
Un bon bilan. Malgré le manque de préparation physique dû à la situation actuelle, on s’en est bien sortie dès le départ. Avec que des victoires et un match nul face à Echallens (ndlr. équipe avec laquelle le SLO partage la tête du classement), on ne peut qu’être satisfaites. On a la meilleure attaque, la meilleure défense, cela montre qu’on est performante.
– De quoi accomplir votre objectif de montée ?
Oui. On aurait déjà pu le faire la saison passée, mais cela n’a pas été le cas avec l’interruption des championnats. Cette saison, on souhaitait avant tout être dans les 5 premières du classement mais on a réajusté notre objectif en cours de saison.
– Quel regarde portes-tu sur la situation du football féminin ?
Dans un pays comme la Suisse, les possibilités sont très limitées pour une footballeuse. A moins d’être une joueuse absolument exceptionnelle, il est difficile d’avoir une chance de percer. D’une manière générale, le foot féminin n’est pas assez médiatisé. Il y a un désintérêt du public, ce qui fait que les joueuses professionnelles sont bien moins payées et considérées, alors qu’elles fournissent tout autant d’efforts que les footballeurs.
– Comment y remédier ?
Mettre en avant et structurer les sections féminines des clubs, en particulier dans le domaine de la formation. On peut imaginer avoir des écoles de foot et des mouvements juniors dédiés, par exemple. Ça serait un bon début !